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Chronique parue dans Les Inrocks le 26/09/2006
Kaolin Mélanger les Couleurs sortie sept. 2006 (At(h)ome / Wagram)
Avec son nom d’argile, le quartet montluçonnais Kaolin avait, en deux jolis disques, conquis beaucoup d’oreilles citadines, ravies de pouvoir s’ouvrir à un genre nouveau : bien plus que du post-rock, Kaolin joue depuis maintenant sept ans ce qu’il est convenu d’appeler du compost-rock. Des guitares qui recyclent la nature et sentent moins le gros ampli que le champi, des mélodies qui s’écoutent au grand air, des albums aux titres bucoliques (le très beau De retour dans nos criques) : Kaolin est devenu, avec un peu tout ça, le groupe rock français qu’on a envie d’appeler Câlin, voire Câline, voire Cajoline.
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C’est loin, très loin – et c’est tant mieux – de ces caves parisiennes devenues depuis deux ans le fief enfumé, si ce n’est fumeux, d’une horde de nouveaux groupes, au milieu des volcans, comme dans une publicité pour Volvic, que ces quatre Français résident, et cela s’entend. Sur le site Internet officiel de la région, il est dit que, de toutes les régions françaises, c’est en Auvergne que l’on vit (en moyenne) le plus haut : à 490 mètres d’altitude. Celle-là même où se baladent les chansons du quatuor : Kaolin plane au-dessus de la mêlée des autres groupes français, il surplombe humblement la vallée, sans doute parce qu’il ne prétend jamais être l’Etna.
Lors de ses précédentes randonnées, la troupe avait fait appel aux talents de guide de Dave Fridmann (Mercury Rev, The Flaming Lips), aujourd’hui c’est aux mousquetons d’Edith Fambuena (Les Valentins), proche du groupe depuis un bail, qu’elle s’est accrochée pour l’ascension de ce troisième album, Mélanger les couleurs, quittant au passage – conjoncture économique oblige – sa major Universal. Cette collaboration aura amené le groupe à se rendre en Suisse, pour laisser son œuvre dans les mains du magicien mixeur Philippe Weiss.
La première chanson de Foxtrot de Genesis s’intitulait Watcher of the Skies : c’est exactement comme ça, la tête vers le ciel, comme sur sa pochette, que s’écoute ce nouveau disque de Kaolin : de la très dylanesque (“quasiment un hommage”) ballade Partons vite (si tu veux bien), jolie et tristoune à la fois, à Lilla Huset qui dit beaucoup de bien de Mogwai, Kaolin délaisse un peu les enjolivures de ses premiers travaux et adopte un style plus épuré. C’est on ne peut plus réussi.
Johanna Seban |
Posté par fafay le 26/9/2006 9:04:20 (1901 lectures)
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